Article DNA du 01/02/2021
Admin SC
Privée à trois reprises des championnats de France la saison dernière, la Gueberschwihroise espérait repartir du bon pied en 2021. Mais cette fois, c’est son genou qui l’empêche de courir.
Contrairement à son camarade haut-rhinois Théo Schaub, Marine Wassmer aurait toute latitude pour participer à la saison en salle en cet hiver frappé du sceau du coronavirus. Las, la Gueberschwihroise de 20 ans, inscrite sur listes ministérielles pour la deuxième année consécutive, est contrainte de ronger son frein et de jouer de l’essuie-glace, du nom du syndrome qui fait grincer son genou et l’empêche de courir comme elle voudrait.
L’histoire pourrait se résumer à cette blessure somme toute banale. Sauf que pour la spécialiste du 400 m haies, elle est intervenue au sortir d’une saison 2020 déjà pas comme les autres. En raison de la situation sanitaire, certes, mais aussi parce que l’athlète du PCA/CCA Rouffach a raté trois championnats de France différents. Cette invraisemblable collection de rendez-vous manqués a débuté en février. « J’étais qualifiée pour les ‘‘France juniors’’ en salle, mais ma course tombait le jour du concours d’entrée à Sciences Po Paris », raconte l’ancienne protégée de Julien Gaff (voir photo), entraînée depuis la rentrée par Hatim Seffar au Creps de Reims. « Je n’ai pas obtenu de dérogation pour faire l’examen écrit à un autre moment et j’ai dû faire un choix. J’ai privilégié mes études… »
Quatrième au bilan juniors de l’année 2020 à la fois sur 400 m et 400 m haies, Marine Wassmer n’a jamais pu concrétiser aux championnats de France. Si son genou l’y autorise, elle espère corriger cette anomalie en 2021. Archive L’Alsace /Vanessa MEYER
Elle déclare le Covid le jour des « France Élite »
L’affaire aurait pu être digérée sans trop de dommages si, au sortir de l’été, elle n’avait pas été privée cette fois de ses tout premiers championnats de France Élite, reprogrammés à la mi-septembre en raison de la pandémie. « Le matin de ma course, je me lève, je sens que je ne suis pas bien. Mal à la gorge, patraque… On me prend la température à l’infirmerie et je suis à 39,8 °C ! À l’époque, on ne faisait pas de tests avant les compétitions, je n’étais pas sûre que c’était le coronavirus. Mais comme je ne voulais surtout pas créer de cluster, j’ai pris le premier train pour Reims, la mort dans l’âme. Et j’ai bien fait : à l’arrivée, j’ai été testée positive. J’ai encore perdu le goût par la suite, j’ai mis un mois à m’en remettre complètement. »
Marine Wassmer a pu courir à plusieurs reprises au déconfinement, comme ici en juillet à Guebwiller, mais jamais quand elle l’aurait vraiment voulu, à savoir aux championnats de France. Archive L’Alsace /Vanessa MEYER
Juste à temps pour participer aux championnats de France cadets-juniors, repoussés à la mi-octobre à Evry-Bondoufle ? Que nenni ! À trois jours du rendez-vous, la préfecture de l’Essonne met finalement son veto. « J’étais vraiment prête, ç’a été très, très dur à accepter », assure Marine Wassmer. « Avec mes camarades de club à Colmar, on était dépitées, mais vraiment ! Ç’a été une immense déception, cette décision était incompréhensible alors que les championnats de France masters venaient de se dérouler juste avant. À ce moment-là, j’étais dans une forme incroyable, sur des bases de 59 secondes sur 400 m haies à l’entraînement (Ndlr : son record - en juin 2019 - est à 62’’01, son meilleur temps l’an passé à 62’’20). C’était hyper frustrant de ne pas pouvoir retranscrire ça en compétition. »
« Cette blessure est forcément liée à la crise »
Dix jours plus tard, l’Alsacienne, qui vient de démarrer sa 1ère année à Science Po Paris sur le campus délocalisé de Reims, se retrouve quasi incapable de se lever de sa chaise ou de monter les escaliers. Genou gauche en vrac. « Cette blessure est forcément liée à la crise », estime-t-elle. « Entre cette année 2020 horrible et le fait que j’ai changé de méthodes d’entraînement, il y a eu une accumulation. Par chance, j’ai trouvé une super structure à Reims, j’espère qu’elle permettra de concrétiser ma progression et, d’abord, de soigner ma blessure. »
Parce que, bien qu’elle n’ait pas pu performer comme elle l’aurait voulu l’an passé, Marine Wassmer est toujours sur listes ministérielles cette saison. Or, il faudra bien qu’elle puisse en profiter à un moment ou à un autre. « Pour l’hiver, c’est foutu, j’ai fait une croix dessus. La problématique maintenant, c’est l’été. Il faut vraiment que j’arrive à me débarrasser de ce problème. » Et de la poisse qui lui colle aux pointes.
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