Jean-Pierre Hoerner militait depuis des décennies pour la construction d’une salle d’athlétisme à Colmar. Le vœu du président d’honneur du PCA a enfin été exaucé. Le tout nouveau complexe Europe a été inauguré ce jeudi.
Il a « porté le projet durant trente ans », avec toute la ténacité qui le caractérise. Jean-Pierre Hoerner, le « monsieur athlétisme de Colmar » – comme le surnomme affectueusement Patrick Wettly, le directeur des sports de la Ville –, a finalement obtenu ce qu’il voulait.
Le complexe d’athlétisme Europe, implanté dans le quartier du même nom, a été inauguré ce jeudi par le maire Gilbert Meyer. Et à entendre le président d’honneur du PCA, cette salle d’entraînement flambant neuve va changer la vie de ses licenciés. « Cette installation est remarquable, elle est même plus grande que ce qu’on espérait (1 911 m2 ) , savoure le septuagénaire. Des disciplines comme la perche, la hauteur, la longueur, le triple saut et le lancer du poids pourront être pratiquées. Quant à la ligne droite (80 mètres) , elle permet de faire du sprint (à l’exception du 200met du 400m) et des courses de haies. Il y a six couloirs et le revêtement est excellent. Cet équipement est un plus énorme pour les athlètes. Il offre des possibilités très intéressantes. »
« On espère évoluer dans la hiérarchie nationale »
L’édifice – qui a coûté 2 240 000 euros (*) – ne pourra malheureusement pas accueillir de championnats. Et pour cause, sa configuration exclut des spécialités telles que le 200 m, le 400 m et le demi-fond. C’est ce qui le différencie d’un stade couvert, par définition plus grand et plus... onéreux. Le problème fondamental des athlètes alsaciens n’est donc pas résolu. Ces derniers continueront à disputer leurs compétitions hivernales à Vittel, Metz ou Reims, faute de disposer d’une structure adéquate sur leur territoire.
« Il y a 10-15 ans, il était question d’une salle à vocation régionale à Colmar, rappelle Patrick Wettly. La municipalité était prête à participer, mais ne souhaitait pas supporter l’intégralité du financement, d’autant que le coût quotidien d’une telle installation aurait représenté un gouffre financier. À la Ligue et à la Fédération, tout le monde s’est un peu défaussé... Le maire, lui, est resté droit dans ses bottes. »
Le bâtiment sera ainsi investi, en priorité, par les athlètes locaux. Depuis trop longtemps, leur préparation était tronquée. « Lorsque l’hiver est très rigoureux, on met d’autant plus de temps à démarrer l’entraînement comme il faut, souligne Christian Mary, le patron du PCA. Les conditions de travail de nos licenciés (1 012 au terme de l’exercice écoulé) seront désormais bien meilleures. C’est une belle avancée. On espère évoluer dans la hiérarchie nationale, sachant que nous occupons actuellement la 24e place au classement des clubs. »
Reste une interrogation : le PCA aura-t-il les reins suffisamment solides pour assumer les frais générés par son nouvel outil ? Jean-Pierre Hoerner nourrit de réelles craintes à ce niveau-là. « Tout sera répercuté sur le club, regrette-t-il. S’il fait froid, le chauffage au gaz risque de coûter cher, d’autant que l’isolation est très légère... »
« Ce n’est pas un chapiteau de fête foraine ! »
Le dirigeant fait référence à cette toile textile de couleur “champagne” utilisée en guise de plafond. Mais du côté de la mairie, on assure avoir effectué ce choix en toute connaissance de cause. « Ce n’est pas un chapiteau de fête foraine !, répond Patrick Wettly. Ce type de matériau connaît beaucoup de succès et offre une température minimale de 12 à 14 degrés. Il y a de surcroît un système de régulation de l’humidité. On prend le pari que ça fonctionnera. Il existe déjà une salle du même genre à Grenoble. »
Le directeur des sports le confirme : le PCA devra bel et bien s’acquitter des factures induites par le complexe Europe, sauf lorsque celui-ci sera investi par les établissements scolaires. « Mais la Ville s’apprête à allouer une subvention de 3 000 euros au club, pour qu’il n’ait pas à assumer tout de suite les coûts de fonctionnement. Ensuite, un calcul sera effectué tous les trimestres et la mairie versera systématiquement un acompte. L’idée n’est pas d’alourdir la trésorerie du PCA et de le mettre en difficulté. »
Patrick Wettly évoque un « partenariat gagnant-gagnant », dont les modalités seront détaillées à l’intérieur d’une « convention » portant sur une durée d’un an.
Les athlètes, eux, pourront très bientôt profiter de la nouvelle salle, la remise des clés étant prévue « avant la fin du mois ».
(*) Cette dépense a été supportée par la municipalité (1 100 459 €), la Région Grand Est (333 333 €), l’État (306 208 €), Colmar Agglomération (200 000 €), l’Agence nationale du sport (150 000 €) et le Conseil départemental du Haut-Rhin (150 000 €).
Pas de Meeting national de Colmar : « Tant que la piste ne sera pas refaite… »
Si la salle d’athlétisme inaugurée ce jeudi est unanimement saluée comme une belle avancée, tous les problèmes du club résident, le PCA, ne sont pas réglés pour autant. Cette année, le meeting national de Colmar, événement majeur traditionnellement organisé en juin, n’a pas eu lieu. L’édition 2020 est également annulée.
« La piste du stade de l’Europe est morte, explique Jean-Pierre Hoerner, le président d’honneur du PCA. Elle est devenue très dure et les pointes ne s’enfoncent plus dans le caoutchouc. Les athlètes ont l’impression de courir sur du macadam... »
« Beaucoup se plaignent parce qu’ils craignent de se blesser, renchérit Christian Mary, le patron du club. Tant que la piste ne sera pas refaite, il n’y aura plus de meeting national à Colmar. »
Amaury PRIEUR
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